L’esprit de résistance
En deux semaines de guerre (je n’oublie pas que l’occupation de la Crimée dure depuis maintenant 8 ans), mon détachement habituel – poli, réservé, nuancé – s’est transformé en… comment dirais-je… révolte ?
La révolte est au moins double : d’une part contre l’invasion d’un pays libre par un dictateur kleptocrate, d’autre part contre la mollesse de l’Occident, dont les beaux grands mots ne sauvent aucune vie, contrairement à une bien utopique zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. Qu’on ne dise pas de nouveau après cette guerre, qu’elle devienne mondiale ou froide, qu’on ne savait pas.
C’est aujourd’hui l’Ukraine qui incarne mieux qu’aucun autre pays d’Occident ses valeurs humanistes, à commencer par l’esprit de résistance, qui sera le thème du bœuf de ce week-end (voir ci-dessous le rappel de la consigne).
Qu’il s’agisse d’une nouvelle recette de cocktail Molotov (cocktail Guerassimov ? Shoigu ? Poutine ?) improvisée par un barman de Kiev ou Marioupol, d’un bibliothécaire d’Alep sauvant de la destruction ses chers incunables ou d’une femme giflant un mufle, les gestes de résistance sont nombreux et sans cesse à réinventer. Soyez audacieux, résistez.
Pendant ce temps-là, je relirai La Société ouverte et ses ennemis de Karl Popper.
Rappel de la consigne
Le bœuf est un exercice d’improvisation littéraire réservé aux membres du Club Contreforme. Vous avez 48 heures (soit jusqu’au dimanche 13 mars, 19 h UTC+2) pour improviser jusqu’à 250 mots de prose narrative en respectant la contrainte donnée. Vous transmettrez sur le serveur Discord du Club (salon #2022-mars) un lien vers un fichier Google Docs configuré en mode partage / commentateur. Je lirai chaque contribution et la commenterai lors du prochain salon du Club (jeudi 17 mars à partir de 21 h).
Rappel de la lecture du mois
Nous lirons ce mois-ci, pour le salon du 31 mars, La Vraie Vie de Sebastian Knight, écrit durant une autre guerre par un autre réfugié, Vladimir Nabokov.