Une chambre au Ritz, ou le choix de l’indépendance
Si vous publiez un roman, votre à-valoir (ou avance sur droits) représente en général assez pour passer une nuit, mais une seule, au Ritz – et vous devriez aussi bien en profiter (demandez une chambre avec vue sur le Grand Jardin). Que cette somme, dérisoire en regard des années de travail que représente l’écriture d’un livre, serve au moins à passer un bon moment. Vous garderez peut-être de la publication de votre roman un meilleur souvenir que les 300 cents services de presse à dédicacer à des inconnus qui pour l’essentiel ne vous liront pas. Ces exemplaires se retrouveront bientôt sur eBay ou chez Gibert ; dans le meilleur des cas, la page de faux titre – où l’écrivain a apposé sa signature embarrassée – aura été arrachée pour masquer le fait qu’il s’agit d’un service de presse.